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19 août 2015 3 19 /08 /août /2015 13:38

 

Bonjour, je vous présente le plus beau pays du Monde. Lecteur, Senese. Senese, Lecteur. En toute humilité.La région de Sienne a noué en un mois de septembre et de manière irrémédiable, incurable tout les liens qui pouvaient un jour m'attacher à l'Italie. Elle est entrée, elle a posé des scellés avec de jolis cordons rouges et de la cire en titane sur mon coeur qui n'attendait que ça sans rien oser demander.

 

J'avais les yeux qui piquaient et ça tremblait un peu fort quand j'ai entraîné l'Autre à Sienne sur le chemin cent fois parcouru qui montait vers mon ancien appartement. Rien n'a changé. J'ai raconté mille anecdotes et j'ai empli mes narines de cette chaleur crayeuse qui montait des pavés rouges. Je suis allée saluer mon Martini et j'ai cherché en vain un vieux bar, appelé le Barone Rosso, où j'ai fait les 400 coups en buvant avec les polonais et en embrassant un certain anglais.

 

 

C'est moi qui ai changé. Je crois. Un peu. Près de dix ans ont passé mais je me rappelle comme d'hier de cette année, des pulls et du saint-marcellin envoyés par la poste par Mamita Rujha et Rujha Sydney, je me rappelle du parc aux faucons et du marché, je me rappelle de rencontrer Gocia, je me rappelle de la pluie et d'écouter Minor Majority sous le lampadaire au coin de ma rue, je me rappelle de ma contrada répétant le dimanche matin sous ma fenêtre, je me rappelle de cette vautre mémorable sur le marbre mouillé et d'apprendre le mot italien pour glisser en relevant la tête vers un panneau. Scivolare.

 

Je vous présente la ville qui parce que j'allais la quitter m'a fait détester Rome avant même de la connaitre.

 

 

L'été, les collines siennoises sont striées comme des veines de bois blond, suite au passage infatigable des moissonneuses. On dirait des montagnes de sable creusées par les doigts du vent ; on s'attendrait presque à voir passer une Horde courbée contre le vent dans un immense jardin zen. Au sommet de la colline de Volterra, une porte des étoiles, pardon, un grand O en métal qui rappelle l'orientation volontaire et marquée vers l'art contemporain de la région. On verrait bien le Lightening Field de Walter de Maria installé ici...

 

 

En plus, ce que vous ne savez sans doute pas c'est que, comme la fontaine magique de Prague qui empêche la fin du monde, ici, en Toscane, chaque cité à sa porte vers le musée de la torture. L'Autre vous expliquera mieux que moi que non, il n'y a pas de musée de la torture dans chaque bled, non. Non, il y a un seul et unique musée de la torture, qui est à Sienne, et qui a une porte dans chaque bled où est indiqué le musée de la torture. C'est comme ça. Un peu comme la porte des étoiles de Volterra. Oui, le soleil, ça tappe. Ou bien ce sont les moustiques tigres. Ils tappent, eux aussi.

 

 

Dans le Siennois, nous sommes logés à Colle di Val d'Elsa, dans une grande villa du Settecento avec une piscine et des ciprès, un énorme chien de montagne appelé Pongo et une adorable réceptionniste appelée Manuela, où on mange de la pizza à la truffe face à une équipe de 80 juniors de base-ball américains (véridique) et où on peut grignoter la ricotta de bufflonne donnée gracieusement au marché de Sienne (faut dire que j'ai pris 2 kg de tomates séchées) avec de la bresaola et de la tartinade de truffe en échangeant le haut/le bas de la journée.

 

Dans la ville de Pienza, on a mangé du ragout de sanglier, dit "cinghiale in umedo" et du panino à la porchetta et pecorino fondu

 

Ah et je voulais parler d'un glacier à San Gemignano, la gelateria Dondoli qui se dit le meilleur du monde (franchement qu'est ce que c'est que ces classements de partout, qu'est ce que ça peut nous foutre qui est meilleur que quoi...) et qui est vraiment très bon avec des parfums très originaux (faut dire qu'entre la région de Bologne et jusque là on avait un brin été sevrés de glaces novatrices) comme mure/lavande, framboise/romarin, chèvre/poire, et mon préférée, portant le doux nom de Michelle : miel/amandes/orange/safran dans la même glace qui résume en une harmonie de savoirs tout ce que je pense de la région.

 

 

On a acheté plein de pinard : du local à la pompe agricole, du Montepulciano (un de mes préférés), du san giovese, de la vipera rossa (d'accord c'est ombrien mais c'est super bon) ; des fromages dont du pecorino à la truffe ; des tomates séchées (que j'ai mis en conserve dès qu'on est rentrés en suivant les conseils de la dame du marché) ; de la cochonaille de sanglier et du guanciale pour encore me faire appeler Maman par les copains ; des pots de ragù au gibier et de la sauce aux truffes ; des kilos de parmesan qui ont embaûmé la voiture tout du long et des tomes de brebis et du vrai balsamique...

 

la place d'Arezzo que l'Autre voulait absolument me montrer et où Isabella Rossellini nous a servi un chouette aperitivo dans une cooperativa agricola

 

Voilà, c'est terminé, le périple italien touche à sa fin.

 

 

Je ne parlerais pas de Porto Venere où nous sommes passés en coup de vent sur les conseils d'Ezio tout comme à Pise où en échange d'une prune faramineuse j'ai enfin vu le jardin de la mort peint par Cimabue, ni de Gènes qui ne nous a guère plu avant notre remontée en Piémont.

 

Je voulais finir par le meilleur mais l'Italie, est-ce jamais vraiment fini ?

 

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